Fabriquer soi même ses remèdes maison 1/2
Transformez vous-même vos plantes médicinales
Première partie (I)
Vous rêver de concocter vous-même, à la maison, vos remèdes traditionnels à base de plantes médicinales? Cela est tout à fait possible et simple, nous allons voir ensemble comment faire !
Grâce à du matériel accessible et des quelques connaissances de base décrites plus bas, vous serez en mesure d’utiliser par exemple les plantes poussant dans votre jardin, en pot sur votre balcon ou même les plantes fraîches et séchées disponibles sur le marché pour en faire des concentrés liquides, des onguents, des sirops etc (voir aussi PARTIE 2). Vous serez également plus à l’aise avec les différents termes du «jargon herboristique».
Mais attention, ne consommez aucune plante médicinale sans en connaître d’abord les propriétés et le dosage approprié. Si vous prenez des médicaments, si vous avez un problème de santé particulier, si vous êtes enceinte ou en période d’allaitement ou si vous avez le moindre doute par rapport à l’utilisation de certaines plantes, demandez avant tout conseil à un ou une herboriste qualifié(e), ou à votre médecin .
LES TRANSFORMATIONS À BASE D’EAU
INFUSIONS:
En général, quand on parle d’ infusion ou de tisane, il s’agit de faire tremper dans l’eau fraîchement bouillie (préférablement avec un couvercle) de 1 c. à thé à 1 c. à table de plantes séchées (ou environ le double de plantes fraîches) pendant 10 à 20 minutes. Ce mode de préparation est habituellement réservé aux parties délicates des plantes comme les fleurs et les feuilles. On peut aussi incorporer dans les tisanes des graines que l’on a d’abord moulues grossièrement au mortier ou au moulin à café (ex.: cardamome, fenouil, anis).
Les infusions longues, d’une durée de plusieurs heures (jusqu’à environ 8h), sont réservées aux parties plus coriaces des plantes comme les racines, les écorces, les baies ou alors pour certaines parties aériennes qui ne contiennent pas vraiment de substances volatiles mais plutôt une abondance de minéraux qu’on extraira davantage avec ce type d’infusion (ex.: feuilles d’ortie, sommités fleuries d’avoine).
Il est aussi possible de préparer des infusions froides. Pour ce faire, les plantes tremperont dans l’eau froide pendant plusieurs heures. Ce type d’infusion convient bien aux plantes contenant des mucilages (ex.: racine de guimauve, graines de fenugrec) ou aux plantes riches en huiles essentielles/principes volatiles qui sont plus facilement perdus avec la chaleur de l’eau (ex.: racine d’aunée).
*Il est rare que l’on conserve les infusions plus de 24h. Si oui, mettre au réfrigérateur et consommer le plus rapidement possible; éviter de boire si l’odeur ou le goût changent drastiquement.
DÉCOCTIONS:
On utilise également ce procédé pour les parties plus coriaces des plantes telles que mentionnées plus haut, c’est-à-dire les racines (sauf celles qui contiennent beaucoup d’huiles essentielles), les écorces, les baies séchées ainsi que certains champignons. Pour faire une décoction, il suffit de mettre 1 c. à thé de plante(s) en morceaux (la quantité peut varier selon les plantes) par tasse d’eau froide dans une casserole avec couvercle et l’amener jusqu’au tout début de l’ ébullition. On remet ensuite à feu doux et on laisse mijoter (frémir), toujours avec le couvercle, pour environ dix à vingt minutes. Les décoctions se conservent quelques jours au réfrigérateur. Certaines plantes, encore plus coriaces que d’autres, nécessitent une décoction plus longue pouvant aller jusqu’à une ou deux heures (ex.: racine d’astragale, reishi).
BAINS ET COMPRESSES
Pour un bain médicinal (bain complet), rajoutez simplement deux litres d’une infusion ou d’une décoction déjà filtrée à l’eau du bain.
Voici quelques exemples:
– Pour un bain de détente: Infusion de lavande et/ou camomille
– Pour un bain énergisant: Infusion de thym et/ou romarin et/ou menthe poivrée
– En cas de problème de peau: Infusion de calendule
Les infusions et décoctions s’utilisent également pour des bains partiels comme les bains de pieds pour traiter le pied d’athlète par exemple ou les bains de siège .
Les compresses, quant à elles, se réalisent en imbibant un morceau de tissu ou une gaze avec une infusion ou une décoction ou même en utilisant de l’eau dans laquelle on a dilué un concentré liquide (voir partie 2). On applique ensuite le tout sur la partie du corps à traiter. Cela pourrait être fait par exemple pour désinfecter une plaie ou soulager un problème cutané.
CONCENTRÉS ET SIROPS
On appelle «concentré» une infusion ou une décoction qu’on a filtrée et remise sur le feu, sans couvercle, pour la faire doucement réduire. La préparation peut frémir légèrement ou simplement laisser échapper de la vapeur mais sans bouillir fortement. On peut réduire le liquide de moitié, jusqu’au tiers ou jusqu’au quart par rapport à la quantité de départ ce qui multiplie la puissance de la préparation ainsi que sa durée de conservation. Un concentré peut être bu tel quel et être conservé au frigo ou servir à préparer un sirop.
En herboristerie, les recettes de sirop sont multiples mais le principe de préparation reste sensiblement le même. Ce dernier consiste à utiliser un concentré (réduit au minimum de moitié) auquel on ajoute un ou plusieurs agents sucrants et/ou de conservation (sucre, miel, glycérine, alcool etc.). À l’époque, quand les réfrigérateurs n’existaient pas, on saturait complètement la préparation avec du sucre blanc pour assurer sa conservation à la température de la pièce. Aujourd’hui, puisqu’il est possible de conserver notre sirop au frais, on peut se permettre d’utiliser une quantité moindre de sucre et des sources de sucre un peu plus saines comme le miel, la mélasse «blackstap» ou le sucre de canne non raffiné.
Voici quelques exemples de recettes:
– 250 ml de concentré + 250 g de sucre
– 500ml de concentré auquel on ajoute 30-60ml de miel + 30-60ml de glycérine + quelques c. à soupe de brandy ou de teinture(s)
– 1 tasse de concentré pour 1/4 à 1/2 de tasse de miel + alcool à l’oeil (ex.: 1 à 3 c. à soupe)
Souvent, quand on pense à un sirop, on l’associe d’emblée à un remède pour la toux. Les sirops maison à base de plantes excellent d’ailleurs dans ce genre de traitement. Mais au fond, quand on fait soi-même son sirop, on peut y incorporer les plantes de notre choix et donc une multitude de vertus possibles. La consommation des plantes sous forme de sirops a ses avantages: les quantités à prendre sont beaucoup plus petites et la saveur sucrée vient adoucir le goût parfois moins agréable du concentré (super pour les enfants). Alors pourquoi ne pas concocter un sirop pour tonifier les glandes surrénales, traiter le système digestif ou tout simplement comme supplément nutritif ?
Laissez libre cours à votre imagination et votre esprit créatif !
Continuez à découvrir d’autres préparations traditionnelles à base de plantes médicinales dans l’article: « TRANSFORMEZ VOUS-MÊME VOS PLANTES MÉDICINALES PARTIE 2 ».
Laisser un commentaire